dimanche 25 mars 2007

Sondeurs, manipulateurs !

(Mes excuses à) Elizabeth Teissier, Mme Soleil, Mamadou marabout, Sofres et les autres...

J'ai toujours pensé que les voyants, astrologues et diseurs de bonnaventure étaient (jusqu'à preuve du contraire – et en bon cartésien je n'ai pas encore eu l'occasion de faire ma propre expérience et donc d'apporter cette preuve) des charlatans se servant de nos faiblesses, de notre naïveté et surtout des informations qu'on leur communique sur nous et notre vécu, pour nous prédire (ou plutôt déduire) ensuite un avenir "logique"...

Au sortir d'un cabinet de voyance, on doit trouver tellement cohérent ce qu'on vient d'entendre qu'on ne peut le nier. Cela influencera sans aucun doute le comportement et les actes de l'individu dans les semaines qui suivent la consultation.

J'ai l'impression qu'il en va de même avec les sondages. Le mécanisme prospectif est différent, mais le résultat est à peu près le même. Les instituts de sondages, en donnant des pronostics qui font peur ou qui confortent, influencent nos intentions de vote.

Notons en passant que ces pronostics sont à coté de la plaque : voir à ce sujet un petit article du canard où l'on apprend que faute de téléphones fixes, 30% des français sont insondables. Pis, ces exclus du baromètre correspondraient à toute une frange de la population sous représentée dans les panels des Sofres-mens et autres Bva-boys Car finalement, qui aujourd'hui n'a pas de téléphone fixe : les jeunes, les jeunes et les jeunes en première ligne. Ceux qui sont chez leurs parents, ceux qui sont indépendants mais qui ne souscrivent pas chez France Télécom mais plutôt chez un ISP (pardon, FAI), ceux qui sont fauchés et pour qui la facture du portable est déjà suffisante ; la génération Internet et téléphone mobile en quelque sorte. Ainsi que les foyers à revenus modestes (10 % à 40% de la population selon les points de vue et les critères) qui lorsqu'ils ont accès au dégroupage total ne se font pas prier pour s'émanciper des 15€ mensuels donnés à FT.

Sachant ça, on pourrait se dire que les sondages ne valent rien. Mais qui le sait ? Trop peu d'électeurs...

Alors ? Faut-il fermer les yeux et les oreilles quant aux chiffres ; s'en tenir au cap de ses convictions, ou encore faire appel au bon sens ? Il semble que rien n'est plus incertain que les résultats du 21 avril prochain.

Donc laissons nous influencer par les seules informations chiffrées. Et pour mieux comprendre le vote français, revenons aussi sur les résultats de 2002, ceux que personne n'avait vu venir ; et postulons la chose suivante :

Après le "traumatisme" de 2002, le vote dit "utile" a été redéfini. Il y a 5 ans, voter utile, c'était donner sa voix à un candidat dont on partage les idées, et dont on espère un résultat assez représentatif pour que ces idées soient prises en compte par la suite (doux rêve de vrai démocrate). Voter vert, c'est voter à gauche en insistant sur le côté écolo, sur les problématiques environnementales. Voter Cap21, c'est pareil (ou presque) mais à droite. En 2007, voter Bové serait voter à gauche tout en montrant la tendance alter et notamment le refus d'une mondialisation anarchique où le citoyen lambda ne trouve pas sa place (et n'a pas son mot à dire). Et c'est aussi voter écolo... Voter Buffet c'est voter socialiste tendance moins mondialiste... Voter Nihous c'est voter facho version chasse écolo... Les thèmes s'entremêlent, les voix se dispersent. A qui se fier ?

Cette année, nous voila avec 12 candidats dans les starting blocks. 4 qui peuvent arriver au second tour, appelons les des présidents potentiels ; 8 autres qui seront à la périphérie, montrant simplement qu'on approuve pas forcément les attitudes des grands partis et que l'on retient des petits des idées qu'on crédite d'un certain intérêt.

Le biais de ces trop nombreuses "petites" candidatures, c'est qu'elles vont empiéter sur celles des leaders. Et c'est là que tout va se jouer au premier tour… Tel petit parti va grignoter x% sur tel grand… pour les redistribuer au 2nd tour, si toutefois l'occasion se présente. Cette année, nous risquons, avec 3 candidats "forts" de droite, d'être confronté à la même situation qu'en 2002. Et là, il n'y aura rien à redistribuer. Au pire voter blanc pour avoir moins de regret que la dernière fois, même si le vote blanc dans notre pays semble muet (honte de la démocratie ! Il faudrait établir un quorum annulant une élection dès lors qu'il y a trop d'abstentionnistes – je ne suis pas pour, voter est un devoir - et/ou de votes blancs)

Cette élection à venir, c'est un peu comme le 22 avril 2002, mais dès le 1er tour : nous avons des candidats très populaires qui peuvent mettre en péril notre démocratie, et finalement beaucoup d'électeurs pensent plutôt "lui ou elle à la rigueur, mais surtout pas lui". Et cette année, ils sont 2 présidents potentiels à qui il faut absolument faire barrage : Le petit Nicolas et le Gros Jean Marie… Tous les autres, même Bayrou, seraient moins pire. (Laissons de côté de Villiers ou Nihous qui n'ont aucune chance d'être sur le podium le soir du premier scrutin)

Cette année, le vote utile sera celui qui permettra à un(e) gagneur(se) potentiel d'être au second tour. On peut être de gauche, voire plus à gauche, apprécier certaines positions de Bové, Besancenot…etc. Mais voter utile sur ce coup là, c'est permettre à la seule candidate de gauche susceptible de remporter la victoire d'accéder au 2ème tour. Bref nous n'avons pas vraiment autant de choix qu'on pourrait le croire. Voter pour le moins pire, une fois de plus. Mais parmi les présidents potentiels... Car nous savons désormais où mène l'éparpillement des voix : nulle part ! (si, à la république bananière, comme cette chiraquie dopée à plus de 80% et qui nous est insupportable car pas représentative)

Alors soyons plus fort que les sondages. N'attendons pas de voir les scores "probables" de Ségo dans le rouge (!) pour nous mobiliser contre la droite qui semble pour le moment donnée victorieuse. L'immobilisme socialiste serait moins dur à vivre que la réforme sarkoziste, unissons nous pour ne pas laisser notre pays aux mains d'une bande de furieux liberticides et donc dangereux. Votons intelligemment et laissons le vote contestataire au placard jusqu'aux législatives !

PS : Je ne suis pas Madame Irma et ce qui est écrit ici reste hypothétique. Cette campagne est tellement bluffante, nous ne sommes pas au bout de nos surprises… 70% d'anti sarko ne peuvent ils pas s'unir contre 30% de pro sarko ? en tout cas s'il est élu ce ne sera pas le président des français !

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